Près d’un demi-million de catholiques ont déjà signé une pétition pressant le pape de condamner les unions entre homosexuels, car « contraires à la loi divine et naturelle », et d’interdire la communion aux divorcés remariés, a-t-on appris auprès des promoteurs de cette initiative. Selon leur site internet, plus de 462 700 personnes avaient signé la pétition jeudi, intitulée « Filiale supplique à Sa Sainteté le pape François sur l’avenir de la famille ». Cette « supplique » vise à demander au pape de « réaffirmer de façon catégorique l’enseignement de l’Église sur le mariage selon lequel les catholiques divorcés et civilement remariés ne peuvent recevoir la sainte communion et que les unions homosexuelles sont contraires à la loi divine et naturelle ».
Lancé par un groupe de fidèles se présentant comme une alliance d’organisations catholiques et « pro-life » (anti-avortement), cet appel a également reçu le soutien d’une centaine de cadres de l’Église. Parmi eux, de nombreux évêques de pays en voie de développement, ainsi que le cardinal américain Raymond Burke, considéré comme l’un des chefs de file du parti conservateur au sein de l’Église catholique, mais dont l’influence à la Curie a diminué depuis l’élection de Jorge Bergoglio le 13 mars 2013.
Divisions
Le pape a convoqué en octobre un synode sur le thème de la famille qui s’annonce explosif, même si un document de travail, rendu public fin juin, a semblé présenter une synthèse entre les ouvertures prudentes de certains prélats occidentaux et la réaffirmation de la doctrine. La question de la place des divorcés remariés dans l’Église, mais aussi celle des homosexuels ou des unions civiles, divise profondément les catholiques, entre des conservateurs, en particulier des pays du Sud, braqués contre tout changement et une ligne plus moderne, désireuse de réelles ouvertures.
Après un premier synode à l’automne 2014 qui avait déjà été l’occasion de vifs débats, ce second synode doit élaborer des recommandations au pape. Début août, lors de son audience hebdomadaire, François avait appelé l’Église à ne pas traiter les divorcés remariés comme des excommuniés, sans pour autant remettre en cause le dogme catholique sur le mariage religieux, qu’il appelle régulièrement à remettre à l’honneur.
Source AFP