«Comment une association qui demande une subvention sur fonds publics peut-elle refuser de s’engager sur le respect de la loi?» Bruno Retailleau, qui dirige le conseil régional des Pays de la Loire, a décidé ce vendredi de suspendre une subvention d’un festival de cinéma organisé par le centre LGBT (Lesbien gay bi et Trans) de Nantes. Le nouveau président de la région n’apprécie pas le positionnement de l’association sur la gestation pour autrui (GPA).
«Le conseil régional ne peut subventionner une association qui refuse de s’engager sur le respect de la loi républicaine en faisant la promotion de la GPA», a-t-il indiqué dans un communiqué. Bruno Retailleau, qui a succédé en décembre au socialiste Jacques Auxiette, reproche au centre LGBT – en charge du Cinépride à qui était destinée la subvention – l’organisation, en novembre, d’une réunion d’information sur la GPA. «Nous étions prêts à revoir notre position s’ils s’engageaient formellement à ne plus promouvoir la GPA», explique-t-il
Le groupe des élus socialistes de la région a aussitôt dénoncé «fermement ce choix politique». «Tout en affirmant que cette pratique restera interdite, les socialistes refusent de la dénoncer clairement et de la combattre concrètement, quand ils ne favorisent pas dans les faits son développement», a réagi Bruno Retailleau. Il assure qu’il restera sur sa position, considérant qu’il s’agit là d’un «combat de civilisation».
«Comme lors de l’épisode du Hellfest (festival de musique métal dont la subvention a été suspendue en janvier, ndlr), la majorité se sert d’un prétexte pour justifier un choix purement politique et idéologique», détaillent les élus PS dans un communiqué. Et s’interrogent: «Qui seront les prochaines victimes?»
«Une bonne vieille droite réactionnaire des années 1950»
Le département de Loire-Atlantique, à majorité socialiste, a annoncé dans la foulée son intention d’augmenter à titre exceptionnel sa contribution au festival Cinépride «remis en cause par le désengagement d’une autre collectivité» afin de «permettre son organisation».
Cette décision de la région Pays de la Loire fait perdre au festival, programmé du 31 mai au 7 juin, une subvention de 5000 euros sur un budget de 15.000 euros, selon Xavier Prieur-Hadjadj, membre du comité de sélection et d’organisation du festival Cinépride.
«Ils ont donné une belle satisfaction à un élu FN d’Angers et aux militants de la Manif pour tous qui sont en train de jubiler sur les réseaux sociaux», a-t-il déclaré à une correspondante de l’AFP. «Ces gens-là ont répété pendant des mois « Vous savez on a changé, vous savez on est différents ». En fait c’est une bonne vieille droite réactionnaire des années 1950 qu’on a aujourd’hui et qui s’oppose à la liberté culturelle», a-t-il ajouté, soulignant qu’il n’y avait jamais eu aucun film sur la GPA au cours des précédentes éditions du festival lancé il y a treize ans. «Le festival aura lieu», a-t-il conclu.
Source AFP