L’Eglise anglicane va-t-elle exploser ? Alors que Rowan Williams, archevêque de Canterbury, primat de l’Eglise d’Angleterre, et chef symbolique de la Communion anglicane (77 millions de fidèles dans le monde), est l’objet d’une fronde sans précédent dans ses rangs du fait de l’ordination d’évêques homosexuels ou de positions ouvertes sur le mariage gay des branches libérales nord-américaines, la branche Nigériane, majoritaire en Afrique, menace de se retirer des instances communes et de provoquer ainsi un schisme au sein de l’Eglise.
Rowan Williams avait proposé le mois dernier de créer deux niveaux d’implication des différentes branches de l’Eglise Anglicane au sein de la Communion Anglicane pour éviter le schisme et maintenir un semblant d’union au sein d’une Eglise dont les différentes composantes s’opposent vivement. La branche nigériane qui compte 17,5 millions de pratiquants a rejeté cette proposition alors que cette dernière mettait au second plan la branche américaine à l’origine de la fronde des africains. Les propos sont sans ambiguïté concernant la volonté des nigérians de voir la branche américaine exclue de la Communion : «un morceau cancéreux dans le corps devrait être excisé s’il a résisté à chaque traitement connu. Essayer de conditionner le corps entier en s’y adaptant mènera à la mort inévitable du patient.».
Les conservateurs anglicans souhaitent un retour à l’Anglicanisme authentique. Dans une « lettre ouverte », publiée en novembre dernier par le Guardian, signée par 17 des 38 primats de la Communion anglicane, l’archevêque de Canterbury était mis en demeure de «couper les branches mortes» et de prendre des mesures contre «l’immoralité sexuelle sans repentance» d’une partie du clergé de l’Eglise, alors même que branche anglaise était réunie en synode général à Londres.
C’est l’ordination, en 2003, d’un évêque homosexuel, Gene Robinson, dans le New Hampshire, qui avait provoqué cette crise.
EN SAVOIR PLUS
Nos articles précédents liés au sujet :
– Un leader de l’Eglise épiscopale défend l’homosexualité
– Angleterre – Religion
– Le synode anglican tourne au mélodrame